Robyn Orlin est une danseuse et chorégraphe sud-africaine. Formée en danse contemporaine et diplômée de l’Institut d’art de Chicago, elle milite pour un art profondément politique. A travers son travail, elle souhaite également gommer les frontières entre le public et les artistes : le spectateur occupera la place de l’interprète et vice-versa.
Je suis sensible à ce genre de travail. Ainsi, quand j’ai su que la dernière création de Robyn Orlin, se tenait à Rennes, je me devais d’y assister. Il s’agit de « Oh Louis », spectacle sur Louis XIV dans lequel la chorégraphe a travaillé avec Benjamin Pech, ancien danseur étoile de l’Opéra de Paris.
Je vous raconte ?


Dès les portes de la salle franchies, le décor est planté. Une énorme couverture de survie recouvre la scène. Les spectateurs sont interpellés par le Roi Benjamin qui leur propose de prendre place au premier rang. Certains osent, d’autres font la sourde oreille. Je suis de ceux qui se sont discrètement installés au sixième rang (minimum !). Aucune envie d’être une cible facile pendant le show (I Know What It Is 🙂 ). Des oranges sont installées sur la plupart des sièges. Assez surprenant. Toute cette mise en scène m’intrigue mais promet une belle interaction avec le public. Après des échanges taquins avec les spectateurs, le show se lance progressivement.
Dans « Oh Louis », nous sommes replongés dans l’Histoire. Louis XIV revêt une figure originale puisqu’il est présenté comme un réfugié revenu d’Afrique. Nous sommes donc bien loin de l’image prestigieuse du monarque. Derrière ce portrait loufoque et décalé, c’est un pan de l’Histoire beaucoup plus sombre qui est abordé : celui du colonialisme et de l’esclavage. Tout au long du spectacle, Loris Barrucand, claveciniste jouant le rôle de subordonné au Roi, énumère des articles du Code Noir créé par Louis XIV. Pour rappel, ce code régissait la vie des esclaves noirs dans les colonies françaises.
Qu’est-ce-qui m’a plu ?
J’ai aimé le message de fond et son pendant avec certains sujets d’actualité. S’il est peu question de danse à proprement parlé pendant cette heure de spectacle, j’ai apprécié la constante interaction avec le public. Dans un format drôle, satirique et ironique, la chorégraphe sud-africaine joue avec les époques et proposent des parallèles très intelligents.


A vos marques, prêt, bookez !
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